lundi 11 juin 2018

4 juin 2018

Protection de l’enfance : focus sur les 0-4 ans


Une enquête publiée par l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) dévoile le nombre d’enfants suivis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de la naissance à l’âge de quatre ans dans trois départements : Côtes-d’Armor, Finistère et Vaucluse.
L’étude montre qu’entre 254 et 262 enfants nés en 2012 ont fait l’objet d’au moins une prestation ou une mesure de protection de l’enfance avant l’âge de quatre ans, soit entre 2,7% et 4,2% des enfants nés cette année-là dans ces départements.
Avant deux ans
Près de la moitié des mesures ont commencé par l’intervention d’un technicien de l’intervention sociale et familiale (TISF), suivies par des mesures judiciaires de suivi à domicile et enfin dans une moindre mesure par des placements administratifs et judiciaires. La première mesure intervient principalement avant le deuxième anniversaire, et quand il s’agit d’un placement, il intervient majoritairement avant l’âge de un an. Parmi tous les enfants accompagnés par l’ASE avant l’âge de deux ans, peu d’entre eux sortent du dispositif de protection de l’enfance avant leurs quatre ans, et sept enfants sur dix connaissent un parcours sans interruption de suivi.
Manque de données
Cette étude statistique vient combler un manque criant de données sur les enfants accompagnés par l’ASE en France, pointé par de nombreux rapports. Les dernières lois réformant la protection de l’enfance imposent des transmissions annuelles par les départements. Mais les chiffres ne suffisent pas : l’étude n’apprend rien sur les conditions sociales et les problématiques intrafamiliales de ces enfants. C’est dommageable pour la compréhension de leurs besoins et l’ajustement de l’action des professionnels.
Pour lire l’enquête, cliquez ici

lundi 4 juin 2018

Le 4 Juin 2018

COMMUNIQUE DE PRESSE

Au secours, un beau métier s’éteint !

Placer un enfant dans une famille d’accueil c’est lui donner une chance supplémentaire de s’épanouir, de préparer son autonomie et de devenir un adulte responsable capable de s’intégrer dans sa société de demain.
Pour les Départements, c’est le mode de prise en charge le moins dispendieux et pourtant on réduit encore et encore les moyens financiers des assistants familiaux.
Depuis la loi du 27 juin 2005, l’assistant familial est un travailleur social reconnu, un membre diplômé de l’équipe de l’aide sociale à l’enfance et un expert de la fonction.
Le rapport de l’IGAS de mars 2013 informe de la difficulté des services gardiens à recruter des assistants familiaux et l’enquête FNAF de Janvier 2018 révèle que 33% des assistants familiaux actuellement en poste atteindront l’âge de la retraite dans 5 ans et à 10 ans d’ici, seulement 37% seront en âge d’exercer ; on voit bien que la relève n’est pas assurée.
Que fait-on aujourd’hui pour assurer la prise en charge des enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance dont le nombre augmente chaque année (rapport ONED de Novembre 2014 suivi du rapport ONEP de Mars 2016) ?
Pourquoi les employeurs, publics ou privés, ne parviennent-ils pas à étoffer l’effectif et pas même à le maintenir ?
Mesdames, Messieurs les Présidents des Conseils Départementaux, Mesdames, Messieurs les Présidents d’associations, vous qui employez des assistants familiaux, vous intéressez-vous réellement à leurs conditions de travail ?
Entendez-vous l’inquiétude des assistants familiaux qui vous alertent, vous sollicitent et vous proposent des idées pour revaloriser leur métier, améliorer les pratiques et ainsi donner envie aux personnes intéressées de s’engager dans la durée ?
Quelle place réservez-vous aux 31% d’enfants relevant du handicap et/ou présentant des troubles du comportement envahissants – enquête FNAF Janvier 2018 ?
La FNAF en appelle à vous, Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les Présidents des Conseils Départementaux et Présidents d’associations, afin qu’un réel dialogue social se construise avec ces professionnels pour que leurs métier et rôle soient réellement reconnus et valorisés à leurs justes valeurs au niveau national.

ENQUETE FNAF 2018

Les chiffres évoqués dans ce communiqué résultent de l’enquête réalisée par la FNAF en Décembre 2017 et Janvier 2018 auprès de ses adhérents.
Nous vous invitons à prendre connaissance de la totalité des réponses en téléchargeant le fichier ci-dessous :

dimanche 3 juin 2018

lien social

1er juin 2018

Faible marge de manœuvre des départements pour l’action sociale


Si la dépense d’action sociale des départements augmente faiblement (+1,6%) et leur budget semble stable, l’ombre d’un effondrement de leur marge de manœuvre plane selon l’Observatoire national de l’action sociale (ODAS). D’après une étude menée par l’Observatoire, on assiste au même phénomène pour l’année 2016 et 2017, soit une diminution de l’investissement des départements face à leurs responsabilités sociales.
La charge nette portée par les départements concerne en premier lieu l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et l’aide aux personnes handicapées ; le poste de dépense majeur dans ces deux domaines d’action est celui de l’hébergement. Viennent ensuite le financement de l’insertion (RSA) et l’aide aux personnes âgées.
ASE : moins de prévention et de contrats jeunes majeurs
La faible augmentation des dépenses de l’ASE (+1,4%) inquiète l’ODAS car elle correspond à une diminution des dépenses de prévention avec moins de budget pour les aides financières, pour le Fond d’aide aux jeunes et pour la prévention spécialisée. De même, la prise en charge des mineurs non accompagnés (MNA) allant croissant, on peut s’étonner d’un si faible budget alloué à l’ASE. Le désengagement des départements auprès des jeunes majeurs pourrait être à l’origine de cette faible augmentation, en 2017 ce sont 1 300 jeunes qui sont sortis de l’ASE et les baisses de contrats sont drastiques dans la moitié de départements (au moins 10%).
PCH et psychiatrie
L’accueil des personnes handicapées reste la dépense majeure dans ce domaine, mais l’ODAS s’inquiète de voir augmenter tous les ans le nombre de bénéficiaires de la Prestation de compensation du handicap (PCH). Argument avancé : la psychiatrie qui ne pouvant plus apporter de réponses suffisantes aux personnes fragiles (ayant des troubles du comportement notamment), elles se tournent vers la PCH.
Le RSA sans l’insertion
Le nombre d’allocataires du RSA a diminué depuis deux années consécutives ce qui peut expliquer la stabilité du budget dans le domaine de l’insertion. Cependant une autre réalité se dessine, celle d’une zone d’ombre où se trouvent 1,5 millions de personnes, entre emploi et inactivité.
Plus inquiétant aux yeux de l’ODAS, l’objectif d’insertion avec l’introduction du RMI puis du RSA s’effrite. Le budget passe en grande majorité dans le paiement des allocations, le travail d’accompagnement vers l’emploi lui, s’en trouve donc amputé et ne bénéficie que de 7% du budget total consacré à l’insertion.
Les allocations oui, mais le reste ?
Selon la Banque Postale, malgré une épargne stable, les départements inquiets de la baisse des financements par l’État poursuivent leur diminution d’investissements, ce qui posera problème à long terme. Les départements restent très investis dans le domaine de la solidarité et cherchent à développer de nouvelles expérimentations notamment en matière d’hébergement. Ils soutiennent également des dispositifs comme les Conventions pluriannuelles d’objectifs et de moyens (CPOM) passées avec des associations devenues de réelles partenaires, ce qui participe à un meilleur accompagnement et la diminution du coût d’hébergement.
Néanmoins le poids croissant des allocations amène les départements à moins financer les autres axes de leur politique, à savoir la prévention, l’insertion et le développement social. La marge de manœuvre tend donc à s’effriter d’années en d’années et les personnels doivent s’occuper davantage de gestion administrative que de développer des réponses adaptées aux publics.

AVENIR ...

N° 1230

| du 29 mai 2018

Dossier

Assistant familial • Un métier en voie de disparition ?

Alors qu’ils se trouvent au cœur du dispositif de protection de l’enfance, le nombre d’assistants familiaux diminue : ceux qui sont en poste vieillissent et les jeunes semblent peu attirés par ce métier. Comment le rendre attractif et éviter sa disparition ?