samedi 20 juillet 2019

12 juillet 2019

Handicap : Mobilisation nationale en chantier


Simplifier la vie des personnes handicapées ; décomplexifier l’accès à la Prestation de compensation du handicap (PCH) ; améliorer son articulation avec l’Allocation pour l’éducation de l’enfant handicapé ((AAEH) ; soutenir la parentalité ; doper le fonctionnement des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et envisager un pilotage national ; coconstruire les politiques publiques avec les personnes concernées ; limiter les départs en Belgique…
Autant de propositions présentées le 10 juillet par le comité de pilotage de la 5ème Conférence nationale du handicap (CNH) intitulée « Tous concernés, tous mobilisés » à Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. Un comité de pilotage composé de trente-cinq personnes, acteurs de la société civile et membres du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH). Entre décembre et juin 2019, il a planché sur les cinq chantiers de la CNH avec de nombreux acteurs - personnes en situation de handicap, administrations centrales, Caisse nationale de l’autonomie (CNSA), etc. - Un travail de concertation unanimement salué.
Nous aussi
Si Annie Coletta, présidente de l’Association des directeurs de MDPH, partage les constats du groupe de pilotage, elle souligne la nécessité de ne pas rester « à moyens constants » pour rendre les MDPH plus efficaces. D’autres représentants d’associations pointent la nécessité d’ouvrir de nombreuses places dans les établissements médico-sociaux pour enfants et adultes handicapés ou encore de prendre en compte la spécificité des enfants polyhandicapés dans une « future société inclusive ». Lahcen Er Rajaoui, président de Nous Aussi, l’association française des personnes handicapées intellectuelles, demande l’accessibilité de toute l’information les concernant notamment grâce au Facile à lire et à comprendre (Falc).
Sophie Cluzel rendra ses arbitrages à l’automne à l’occasion d’un « Grand forum national pour une société inclusive ». 


8 juillet 2019

Protection de l’Enfance : Quel pacte ?


« Le pacte pour l’enfance, c’est l’ensemble de ma politique », expliquait, le 26 juin dernier, le secrétaire d’État chargé de la protection de l’Enfance, Adrien Taquet, aux journalistes qui tentaient d’avoir des précisions sur le calendrier des annonces concernant la réforme de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Ce jour là, les six groupes de travail restituaient leurs travaux au secrétaire d’État chargé de la protection de l’Enfance. Le communiqué du ministère indiquait « remettre cette politique publique à hauteur d’enfant », mais encore ? Des annonces étaient attendues lors des assises de la protection de l’enfance ces 4 et 5 juillet à Marseille. Finalement, la présentation du pacte est annoncée pour l’automne.
Bribes de mesures
Quelques mesures ont été avancées : permettre la saisine d’au moins deux juges pour les décisions les plus complexes, élargissement aux enfants protégés du programme « devoirs faits » - qui permet aux élèves de faire leurs devoirs en classe plutôt qu’à la maison - et du soutien scolaire numérique prévu pour les enfants hospitalisés. Création d’un « album de vie » pour chaque enfant pris en charge par l’ASE (outil déjà utilisé par de nombreuses équipes) et mise en place d’indicateurs pour évaluer la prise en compte de la parole de l’enfant.
Professionnels mobilisés
« Aucune véritable réponse aux préoccupations exprimées par les professionnels de terrain », souligne la commission de mobilisation du travail social d’Ile-de-France. Plusieurs collectifs manifestaient devant les Assises pour rappeler la situation désastreuse de la protection de l’Enfance dans de nombreux départements. « Partout dans les territoires, le manque insupportable de places d’accueil, la dégradation sans précédent des conditions de prise en charge des enfants confiés par le juge, la politique dévastatrice d’appel à projet, la surcharge dramatique des structures d’accueil, les conditions de travail dégradées des professionnels du social ont conduit le secteur à se mobiliser à plusieurs reprises », rappelle un communiqué intersyndical le jour des Assises.
Deux vitesses
Rien dans les premières annonces d’Adrien Taquet pour les rassurer. Rien non plus sur la situation des mineurs isolés étrangers alors que le Conseil constitutionnel examinera mardi 9 juillet la question prioritaire de constitutionnalité posée par 22 organisations sur la création d’un fichier biométrique des mineurs non accompagnés qui, selon elles, porte « une atteinte injustifiée et disproportionnée à l’exigence constitutionnelle de protection de l’intérêt supérieur de l’enfant ». Elles dénoncent « l’impact dramatique de ce fichier sur la protection de ces enfants vulnérables ». Un fichier qui entérine l’existence d’une protection de l’Enfance à deux vitesses.