vendredi 3 février 2017

l ' accueil relais


Claire WEIL
Responsable du Pôle Enfance à l’ ETSUP (Ecole Supérieure de Travail Social)


L’accueil relais : une aventure au pays des glaces  déformantes  

Pourquoi ce titre ?
L’accueil relais c’est une aventure, et qui dit aventure dit : surprises, obstacles, mais aussi émotions, liens  et au bout de l’aventure, la découverte d’un nouvel espace .
Aujourd’hui, nous allons  à la rencontre de l’accueil relais pour requestionner ce qui en fait une aventure, pour je l’espère découvrir ensemble un nouvel espace.
Pourquoi « Une aventure au pays des glaces déformantes » ?
Pourquoi ai-je  choisi ce titre qui rappelle plus la foire du trône qu’une sérieuse journée d’étude ?
Et bien parce que dans la glace, on croit voir le reflet de ce que l’on pense être : un ou une assistante familiale accueillante, bienveillante, tolérante, peut être même diplômée, dans tous les cas convaincue d’être une vraie professionnelle compétente.
Quand on prend le temps de mieux se regarder dans la glace ( vous savez, comme dans sa salle de bain lorsqu’on  observe son visage et que l’on découvre avec surprise une petite ride, un petit bouton….que l’on ne pensait pas exister) et bien là on découvre des petites rides, des petits boutons qui se nomment autrement. L’enfant que l’on accueille  nous fait vivre des émotions qui mettent à mal parfois notre conviction d’être accueillante, bienveillante, tolérante et qui de ce fait déforment la belle perception que l’on avait de soi.
Alors faut-il en conclure que cette glace nous renvoie une image négative ?   A 1ère vue, je dirais oui. Mais ce n’est qu’à 1ère vue ! Surtout si l’on reste figée devant sa glace toute seule. Il y a de quoi déprimer, je vous l’accorde.
Mais, une représentation c’est une construction subjective, d’autres assistants familiaux, se regardant dans la glace, auront peut être une image d’eux-mêmes plus
valorisante, allant dans le sens de leur propres perceptions et convictions, donc une représentation  positive .
Cette petite explication sur la glace déformante démontre me semble t il que c’est  une aventure qui mobilise ce que chacun pense porter en soi des représentations du « parent suffisamment bon ».
Comment faire pour que cette glace déformante ne nous déprime pas, mais à l’opposé, qu’elle ne nous donne pas non plus l’illusion de penser que nous sommes   tout puissant, que nous n’avons besoin de personne, que nous sommes les meilleurs  ?
l’AF relais n’est pas toute seule devant cette  glace, malgré les apparences : de nombreux professionnels l’entoure et à eux aussi cette glace renvoie peut être une image déformante… 
Si vous acceptez, (vous n’avez pas vraiment le choix, je le reconnais), d’adhérer à ma proposition d’aborder l’accueil relais sous l’angle des figures d’attachement, je vous propose de le faire en donnant le rôle principal à l’AF relais. D’habitude, c’est l’enfant qui a ce rôle, je crois légitime que vous l’ayez aussi.
En d’autres mots,  je vous propose de dérouler notre réflexion à partir des mouvements affectifs, des émotions, qui animent l’AF relais et qui se traduisent entre autres par ce que l’on nomme « les conflits de loyauté ».
On parle en effet, toujours des conflits de loyauté du côté de l’enfant, j’ai choisi d’aborder cette thématique du côté des AF relais .
 Plan de l’exposé 
1) Y a-t-il une ou des figures d’attachement  pour l’enfant, portées par  l’AF relais ?
2) Que se passe- t- il quand des conflits de loyauté viennent attaquer les figures d’attachements que l’AF relais voudrait proposer à l’enfant ?
3) L’AF relais peut elle se dégager des conflits de loyauté et être une figure d’attachement sécure pour l’enfant
4)  Conclusion 


 1) Y a-t-il une ou des  figures d’attachement pour l’enfant, portées par  l’AF relais ?
Pour celles et ceux qui ont eu la chance de participer au congrès de l’ANPF en septembre 2013 à la Rochelle, vous avez déjà une bonne connaissance du sujet  grâce à l’intervention de  Martine Morales.
Pour celles et ceux qui n’ont pas eu cette chance, je vais rappeler ce que l’on définit sous le terme de « figures d’attachements » en m’appuyant sur les auteurs suivants.
Aujourd’hui, la « spécialiste » de la théorie de l’attachement est Nicole GUEDENEY, pédopsychiatre. Il y a énormément de publications sur le sujet dont un très bon document qui a été publié par l’ONED (observatoire de l’enfance en danger) en 2010. Je vous rassure, je n’ai pas d’intérêt financier avec l’ONED, c’est une simple information.
Mais cette théorie a été introduite en France à travers les travaux menés dans les années 50 par  l’équipe de John BOWLBY (psychiatre et psychanalyste anglais) en lien avec les équipes de Myriam DAVID, Geneviève APPEL, Jenny AUBRY.
John BOWLBY décrit l’attachement comme étant le produit des comportements chez le bébé qui ont pour objets la recherche et le maintien de la proximité d’une personne spécifique.
 C’est un besoin social primaire et inné d’entrer en relation avec autrui.
Quand on parle de figures d’attachement, on parle de toute personne qui s’engage dans une interaction sociale avec l’enfant et qui sera capable de répondre à ses besoins.
On peut  donc considérer qu’il n’y a pas qu’une figure d’attachement pour l’enfant mais bien des figures plurielles. Elles sont certes, plus ou moins importantes ou significatives, puisque l’enfant va rencontrer différentes personnes qui vont s’engager avec lui dans une interaction sociale et vont chercher à répondre à ses besoins. 
Je vais reprendre pour ce résumé, quelques éléments théoriques développés par Séverine EUILLET, psychologue clinicienne, enseignante et chercheuse à l’université de Paris X Nanterre.
 Trois conditions sont nécessaires pour créer une relation d’attachement. Une relation d’attachement ne se construit pas dans un huis clos, dans une bulle qui envelopperait l’AF et l’enfant. Elle est aussi influencée par l’environnement, le contexte dans lesquels vivent l’AF et l’enfant. Mais revenons à nos trois conditions :
1)  Que l’AF soit disponible physiquement et psychiquement
2) Que l’AF soit sensible, réceptive aux signaux que l’enfant émet
3) Que le cadre de l’accueil permette une stabilité dans le temps, une continuité. Ces deux éléments sont aussi nécessaires car c’est grâce à cette stabilité et
cette continuité que l’AF  va pouvoir donner des réponses et surtout, l’AF va pouvoir vérifier que ses réponses apaisent l’enfant.
Quelles sont elles ces figures d’attachement ?
4 catégories de figures d’attachement :
 La figure d’attachement sécurisée : l’enfant active son système d’attachement et une fois rassuré, il peut le désactiver (donner ex. chez bébé, enfant, adolescent)
 La figure d’attachement désactivée : c’est l’enfant qui n’active pas son système d’attachement. Il évite tout ce qui pourrait solliciter de l’attachement. C’est l’enfant qui en apparence ne pose pas de problème, hyperadapté dans toutes les situations, alors que l’AF trouve qu’il aurait bien des raisons d’’être insécurisé dans telle ou telle situation (par ex. aller pour la 1ère fois chez une AF relais et ne manifester aucune inquiétude).
 La figure d’attachement hyperactivée : c’est l’enfant qui sollicite ++++ l’adulte, qui est toujours en demande de proximité de l’adulte, qui n’est jamais rassuré.
Nous sommes d’accord, ce sont des enfants assez épuisants, mais en même temps ce qui est rassurant, c’est que l’enfant est en demande de réponses et cherche à établir un lien affectif.
 La figure d’attachement désorganisée : c’est l’enfant qui présente de gros troubles de l’attachement et qui questionne sur un versant pathologique, car ce sont des enfants qui sont imprévisibles.

Ce sur quoi je voudrais réfléchir avec vous, ce n’est pas de savoir si l’enfant a crée un lien d’attachement avec ses parents, la famille d’accueil, la famille d’accueil relais, puisque de toute façon l’enfant pour survivre doit nécessairement en créer, mais c’est d’analyser comment l’AF relais peut se rendre disponible et être une des figures d’attachement possible pour permettre à l’enfant de créer un lien sécure. Ce qui m’amène au 2ème point que je vais développer :
 2) Que se passe-t-il quand les conflits de loyauté viennent attaquer les figures d’attachements que l’AF relais voudrait proposer à l’enfant ?
Tout le monde ici présent sait bien qu’un des points essentiels à travailler en placement familial c’est la question de la répétition.
Les enfants accueillis reproduisent le même type d’attachement qu’ils ont tissé dans une interaction particulière avec leurs parents et que l’on désigne sous le terme de « pathologie du lien ».
C’est bien cette répétition à l’œuvre autour d’une pathologie du lien qui va être l’objet du travail en accueil familial : essayer de  détricoter ces liens pour en tisser d’autres, moins pathogènes .
Pourtant, cette répétition ne va pas toujours se mettre en scène dans le cadre de l’accueil relais.
Si l’AF relais est présente sur des temps courts, l’enfant ne va pas vivre une relation avec cette AF suffisamment investie dans le temps, pour qu’elle devienne une figure d’attachement significative.
Le risque pour l’AF relais serait alors de se penser « meilleure AF » que sa collègue, qui accueille l’enfant de manière permanente, car elle ne rencontre pas de difficultés avec l’enfant.
On voit là l’effet déformant de la glace……
Mais bien souvent, vous êtes en tant qu’AF relais, amenées à accueillir ces enfants de manière régulière, ce qui fait de l’accueil relais un lieu de réparation et de continuité.
Une AF en formation me disait : «  la petite fille que j’accueille et qui manifeste de gros troubles du comportement, n’a posé aucun problème pendant les 1ers WE chez la famille d’accueil relais. Puis au fil du temps, quand cet accueil est devenu plus régulier, elle a montré les mêmes troubles que chez moi ».
Tant mieux, c’est toujours ce que je dis aux AF, même si mon optimisme ne les réjouit pas sur le moment.
Oui, tant mieux, parce que cette petite fille commence à investir l’AF relais comme figure d’attachement sur le même mode que chez sa famille d’accueil. Il y a de la répétition et donc de la continuité pour cet enfant dans le type de liens qu’elle tisse.
Si l’on s’interroge sur « comment se manifeste ce lien », on touche  aux mouvements affectifs que l’enfant va exprimer tout particulièrement à travers «  les conflits de loyauté ». Conflits avec lesquels l’enfant se débat et qui seront travaillés dans le cadre de son accueil ; mais ces mouvements affectifs vont aussi s’adresser à  l’AF relais et donc la confronter plus ou moins consciemment à des conflits de loyauté dont elle est dépositaire et qui sont réveillés par cet enfant .
Pourquoi est ce que je pense qu’il y a aussi, possiblement, je suis prudente, des conflits de loyauté qui animent l’AF relais ?
Parce que l’AF relais s’inscrit dans une double appartenance :
Appartenance à une filiation, une histoire familiale, des références éducatives qui lui sont propres.
Appartenance à un service, un projet pour l’enfant, une posture professionnelle, que l’AF relais a construite au fil de son expérience.
Alors comment se rendre disponible en prenant en compte ces deux appartenances, sans pour autant se sentir pris dans des conflits de loyauté ? Ce sera le 3ème point.
 3) L’AF relais peut elle se dégager des conflits de loyauté et être une figure d’attachement sécure pour l’enfant
Je vais m’appuyer sur le concept du MOI et des jeux psychologiques.
N’ayez crainte, je  ne vais pas vous faire un cours de psycho.
Concernant la référence au concept du « MOI », je souhaite vous en parler car il représente ce qui constitue notre rapport à l’autre .
C’est Sigmund Freud, psychanalyste viennois qui a introduit ce concept en lien avec d’autres concepts que je ne vais pas développer ici.
Le MOI c’est notre carte d’identité personnelle, c’est ce que l’on donne à voir aux autres et surtout c’est au niveau psychique, ce dont on a conscience.
Le MOI se nourrit de nos valeurs, de notre éducation et bien sûr de la représentation consciente que l’on se fait de notre propre personne.
Ce MOI reflète aussi ce que l’on met en place dans notre pratique professionnelle.
On pourrait dire que c’est en quelque sorte notre colonne vertébrale, ce qui nous constitue dans notre relation aux autres, mais c’est une colonne vertébrale que l’on connait, avec ses imperfections. 
C’est donc sur cette colonne vertébrale que l’on va s’appuyer pour soutenir notre double appartenance : à notre histoire personnelle, à notre histoire professionnelle.
Mais l’anthropologie apporte aussi un autre éclairage sur la construction de cette colonne vertébrale.
Je vais reprendre ce qu’en dit Maurice GODELIER ( anthropologue français)
 Il considère qu’il n y a pas qu’un MOI qui constitue l’individu, mais 3.
Le MOI affectif
Le MOI cognitif et social
Le MOI des préjugés, des présupposés contre lesquels il faut lutter, se décentrer.
Alors en tant qu’AF relais , mais cela est vrai je pense pour tout professionnel, je vais m’interroger sur ce qui est le plus prédominant dans ma relation à l’enfant , donc ce sur quoi il va s’appuyer pour développer une figure d’attachement : 
Est-ce que je suis  soutenue par mon MOI affectif, c’est à dire par un langage qui fait avant tout ressortir mes émotions ?
Est-ce que je suis soutenue par mon MOI cognitif et social, c'est-à-dire par un langage qui s’appuie prioritairement sur ma pensée, mes réflexions, mes normes sociales et éducatives ?
Est-ce que je suis soutenue par mon MOI des préjugés, qui me ferait volontiers dire que l’AF qui accueille à titre permanent l’enfant ne s’occupe pas de cet enfant  comme je pense qu’elle devrait le faire ? 
Nous pouvons constater que notre sac à dos est bien chargé d’éléments complexes. Il n’y a finalement pas que l’enfant qui a un sac à dos chargé. 
Les professionnels que vous êtes sont comme les enfants, bousculés par des processus qui alimentent de manière plus ou moins explicites, visibles, les conflits de loyauté.
Comment se rendre disponible, comment travailler ces conflits de loyauté qui viennent perturber les figures d’attachement que l’on voudrait sécures pour l’enfant.
Je vais commencer par une évidence : le préalable bien sûr c’est accepter que l’on peut être pris dans des conflits de loyauté. 
Dans la pratique, le mode visible des conflits de loyauté, surgit sous forme de jeux psychologiques, souvent répétitifs et  que je vais illustrer par l’exemple du triangle dramatique de KARPMAN (psychologue américain qui a présenté cette théorie en 68).

Ces jeux psychologiques apparaissent quand nous sommes dans certaines situations d’interaction conflictuelles. 
Repérer qu’il y a des jeux psychologiques entre l’AF relais, l’AF permanente, un éducateur etc.. c’est repérer qu’il ya du conflit de loyauté sous jacent.
Il n’ y a pas que des conflits de loyauté bien sûr, il y a d’autres formes de conflits possibles. Mais si l’on garde ce cas de figure, un conflit de loyauté, l’AF relais, endosse de manière interchangeable ces 3 rôles : le rôle de la victime, le rôle du persécuteur et le rôle du sauveur. Mais on a souvent un rôle qui domine plus que les autres.
Je vais définir rapidement ces rôles :
Prendre le rôle de victime, c’est par exemple dire : « après tout ce que j’ai fais pour cet enfant… » ou bien «  je n’ai rien fait pour créer cette situation que je ne peux pas changer… »
Prendre le rôle du persécuteur, c’est par exemple dire : « je n’y suis pour rien, c’est la faute des autres. Je fais tout mon possible pour que l’accueil  de cet enfant se passe bien ». Ou encore, en s’adressant à sa ou son collègue : «  Je ne veux pas te blesser mais je vais être franche avec toi… et l’AF donne ses conseils sur la conduite qui lui semble la seule correcte à tenir.
Prendre le rôle du sauveur, c’est se penser foncièrement bon et par exemple proposer son aide à la collègue même si celle-ci exprime clairement qu’elle n’en veut pas .
Le propre du triangle dramatique c’est qu’il est alimenté par le changement de rôle. La victime devient bourreau ou sauveur, le sauveur devient victime ou bourreau, etc… 
Donc vous voyez la difficulté pour l’AF elle- même : il y a tout de même beaucoup de bénéfices dans e type de fonctionnement. Et puis vous voyez la difficulté pour les autres membres de l’équipe qui s’y perdent aussi pour soutenir l’AF.
Pour sortir de ce triangle, il faut arrêter le jeu. Et pour arrêter le jeu, il est nécessaire de prendre de la distance par rapport à ce qui est dit et surtout prendre conscience du jeu qui est en train de s’installer, pour être en capacité de  refuser d’y entrer.
Prendre de la distance, c’est prendre la réalité de l’autre en compte, c’est faire un pas de côté, se décentrer par rapport à ses propres émotions et ressentis. C’est être disponible pour accueillir l’autre comme il se présente.
Pour être une figure d’attachement sécure, pour être disponible affectivement et psychiquement à l’enfant, il est donc nécessaire de s’alléger le plus possible des conflits de loyautés qui nous encombrent.
C’est par cette démarche que l’AF relais pourra avoir réellement une bonne image de soi.
Ce qui pose la question de l’accompagnement de l’AF relais dans ce processus par l’institution. ( analyse des pratiques , groupes de paroles, formation etc…)
Un proverbe africain que j’empreinte pour la circonstance dit «  il faut tout un village pour éduquer un enfant ».
L’équipe pluriprofessionnelle représente ce village, avec les parents de l’enfant.
Si l’AF relais se sent partie intégrante de ce village, elle trouvera alors les conditions nécessaires pour  soutenir le désir de représenter une figure d’attachement sécure pour l’enfant .

 Et enfin, 4ème point en guise de conclusion
Pour conclure, je vais reprendre des extraits d’un article que j’aime particulièrement, de René CLEMENT, psychologue, psychanalyste qui a travaillé  à l’ASE et publié de nombreux ouvrages :« Aimer les enfants à quel titre » (communication faite dans le cadre des journées d’étude d’avril 1990 organisées par l’union fédérative des familles d’accueil et assistantes maternelles), article qui a plus de 20 ans mais qui est toujours très actuel .
« Si nous tenons tellement à nous occuper de ces enfants et à leur apporter un peu de bonheur, c’est bien qu’ils nous concernent de près, c’est bien parce que nous nous retrouvons un peu en eux ou parfois beaucoup, au moins dans leurs histoires de famille compliquées et un peu folles.
Cela nous fait du bien à nous de leur faire du bien à eux, et c’est pourquoi ça nous fait si mal lorsqu’ils ne vont pas suffisamment bien pour accepter le bien que nous voudrions tellement leur donner…
Le problème, c’est qu’il y a dans tout cela une grande confusion entre leur histoire et la notre. Nous risquons de confondre, de manière inconsciente, le bon pour nous et le bien pour eux…. 
La part d’émotion et d’affectivité qui fonde note sensibilité personnelle est précieuse. C’est ce que l’on pourrait appeler l’intelligence du cœur. Comment faire en sorte que ce ne soit pas la seule et que notre intelligence intellectuelle, critique, puisse aussi nous servir de guide pour comprendre ce que nous vivons et sentons ?
Lorsque nous acceptons de mettre en réflexion et en question notre pratique et notre vécu, nous sortons de la logique de l’amateurisme. Nous accédons à la dimension du métier qui consiste à accepter de travailler les points de butée pour avancer ».
Je terminerai mon exposé en vous proposant 2 chemins aventureux .
Prendre le chemin de l’accueil relais, c’est pouvoir accepter d’accompagner l’enfant vers des séparations et des retrouvailles, même si les retrouvailles sont accueillies par d’autres .
Prendre le chemin de l’accueil relais, c’est accepter d’être une figure d’attachement et permettre à cet enfant d’aller vers d’autres figures d’attachement.
Multiplier les figures, oui, mais essayons de comprendre de quelles figures  nous sommes dépositaires quand nous accueillons un enfant.

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