Éducateurs, gens de valeurs
Le profil des jeunes éducateurs a-t-il changé ? Un demi-siècle après l’apparition du diplôme d’État, dans le contexte nouveau d’un travail social en mutation – en crise –, la question devait être posée.
L’anniversaire s’est fait – un peu trop – discret : les célébrations autour du cinquantenaire de la création du diplôme d’État d’éducateur spécialisé (DEES, apparu en 1967 – voir dossier LS n° 1201) n’ont brillé ni par leur nombre, ni par leur éclat. Ni même par leur enthousiasme. En novembre dernier à Strasbourg, le Conservatoire national des archives et de l’histoire de l’éducation spécialisée (Cnahés) a voulu marquer l’événement, sans pouvoir ignorer toutefois le fond de tensions qui le bordait : colère des professionnels dénonçant un paysage dégradé, réarchitecture des diplômes menaçant certaines valeurs initiales, généralisation des appels d’offres et mises en concurrence des structures…
Les jeunes éducateurs, entend-t-on parfois, sont moins engagés et, autrement formatés, ils seraient tenus de devenir des techniciens constamment en mode projet. À la tête des établissements, des associations, voire des instituts de formation, arriveraient de plus en plus massivement des managers du social, prêts à des méthodes plus expéditives pour « rationnaliser » la profession.
Dans ces conditions, que deviennent l’empathie, le souci de l’autre, la disponibilité, la patience, le soutien, l’accompagnement (liste non exhaustive) qui caractérisent le travail social ? Lors d’une journée plaisamment intitulée Le métier d’éducateur spécialisé dans tous ses états, l’IRTS de Lille a lui aussi fêté, le 7 décembre dernier, les cinquante ans du diplôme d’État. Dans sa conférence Les nouveaux éducateurs sont-ils arrivés ?, Alain Vilbrod, professeur de sociologie, passionnait l’auditoire en juxtaposant une recherche récente avec une précédente qu’il avait menée 22 ans auparavant, dénommée Devenir éducateur, une affaire de famille.
Dans ces conditions, que deviennent l’empathie, le souci de l’autre, la disponibilité, la patience, le soutien, l’accompagnement (liste non exhaustive) qui caractérisent le travail social ? Lors d’une journée plaisamment intitulée Le métier d’éducateur spécialisé dans tous ses états, l’IRTS de Lille a lui aussi fêté, le 7 décembre dernier, les cinquante ans du diplôme d’État. Dans sa conférence Les nouveaux éducateurs sont-ils arrivés ?, Alain Vilbrod, professeur de sociologie, passionnait l’auditoire en juxtaposant une recherche récente avec une précédente qu’il avait menée 22 ans auparavant, dénommée Devenir éducateur, une affaire de famille.

Alain Vilbrod rappelle enfin que « le taux d’attrition, le taux de fuite du métier » est particulièrement faible : l’immense majorité des éducateurs stagiaires exercera durablement son métier, et le taux d’abandon en cours de formation reste faible, oscillant autour de 3 %. Rassurant.
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