jeudi 20 septembre 2018

L’école peine à s’adapter aux enfants handicapés

Les parcours à la carte voulus par « l’école inclusive » promise par Emmanuel Macron restent difficiles à mettre en œuvre.




Depuis la rentrée, Sabrina est inquiète. Son fils de 13 ans, Enzo, se rend seul au collège, faute d’une personne nommée pour l’aider au cours de la journée. « Multidys », il souffre de troubles variés dont la dyspraxie, la dyslexie et la dysorthographie. Normalement, Enzo devrait être accompagné douze heures par semaine au collège par un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH). Mais, pour pouvoir suivre une filière professionnelle, Enzo a fait sa rentrée en 3e dans un nouvel établissement où son ancienne AESH n’a pas pu le suivre, faute de contrat disponible pour elle.
Le fils de Sabrina fait partie des 340 000 enfants handicapés scolarisés cette année dans « l’école inclusive » portée par le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel. Au total, 80 000 enfants sont pris en charge dans des instituts spécialisés, où les heures d’enseignement sont variables selon les cas. Le nombre d’enfants handicapés pris en charge par l’école elle-même a augmenté de 6 % par rapport à la rentrée précédente. Ils n’étaient que 100 000 en 2006.
« Il n’y a plus de solutions à l’extérieur de l’école et les familles doivent savoir que, même si c’est difficile, dans l’intérêt de leur enfant et pour son bien-être futur elles doivent s’accrocher », insiste Sophie Cluzel, pour qui le système scolaire a trop longtemps proposé des filières fléchées, par opposition au « parcours personnalisé avec des périodes en classe ordinaire » qui devait devenir la norme à partir de la loi sur le handicap de 2005. En pratique, ces parcours « à la carte » ressemblent souvent à un parcours du combattant pour les parents.
Un métier peu attractif
La clé de voûte du parcours « personnalisé », c’est bien souvent la présence d’un accompagnant, qui permet à l’enfant de rester en classe dite « ordinaire », comme c’est le cas pour Enzo. Ils sont 110 000 en...

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